mercredi 21 août 2013

Apolline, la coquine mutine ... (3ème édition)


1ère édition le mercredi 20 janvier 2010 (Billet 334), 2ème édition le 3 août 2011

Si je réédite à nouveau cette amusette inspirée d'une intruse dans un jardin, c'est qu'en cherchant chez Hauteclaire s'il y avait un thème Entre ombre et lumière, j'y ai vu que pour le WE dernier du petit patrimoine, il y était suggéré Basse-cour, que la semaine dernière j'ai failli écraser un jeune crapaud avec ma tondeuse et que je suis passée devant le château de la belle au bois dormant en revenant d'un autre lieu où le coq n'avait pas voulu chanter (à suivreICI) comme Igor.


C'est à nouveau mercredi et la ronde joyeuse et farfelue des prénoms du mercredi pour les bigornautes de la Récréa-bigornette et leurs lecteurs assidus ou occasionnels.
Faites un tour chez les copines et les copains. On ne s'ennuie pas dans les guinguettes sous la houlette de
 Bigornette !


Aujourd'hui, voici Apolline :


Pour la petite poule rousse,
A la mutine frimousse,
Igor, le coq de la basse-cour,
Se serait damné sans retour.

Mais la mutine Apolline
Lorgnait l'herbe de la voisine
Et, au-delà, le vaste monde
Attirait la vagabonde,

Ainsi que ces curieux géants
Dont les hi han tonitruants
Les plongeaient au coeur de la nuit
Dans la frayeur et l'ennui.



Pas de pain dur sur le mur :
Comment franchir la clôture ?
Il aurait fallu un passage,
Se faufiler sous le grillage.

C'est par un beau jour de printemps,
Au grand soleil d'un jour sans vent,
Qu'elle se sentit pousser des ailes
En voyant un vol d'hirondelles.

L'temps n'allait point s'abernaudir,
Mais, il faut bien en convenir,
Passer au ras du fil de fer
Lui égratigna le derrière.




Dans le jardin de la voisine,
Un peu meurtrie notre Apolline
Quelques instants s'acroupiote,
Son biau croupion en compote.

Le coq Igor se désespère
d'Apolline, la téméraire,
Et voudrait bien la mettre en garde
Contre la féline garde !

Quand elle a repris ses esprits,
Elle entend bien d'Igor le cri,
Mais l'herbe cache des trésors !
Apolline ignore son mentor.




Oublié l'attrait des baudets
Devant le plantureux buffet !
Oubliée la plaie* au derrière ;
C'est festin dans la jardinière.

Le coq Igor veut l'avertir
Qu'elle ferait mieux de repartir.
Elle dégratte tout à son aise
Sans se douter que de sa chaise,

Vénus suit des yeux l'intruse,
Immobile, c'est sa ruse,
En savourant déjà la frousse
De l'imprudente poule rousse.




D'un bond Vénus prend son élan.
La poulette ne manque pas de cran.
Un instant, elle lui tient tête,
Puis c'est la poudre d'escampette.

Comme il n'est d'autre retraîte,
Pour ne pas perdre la tête,
Que d'affronter la clôture,
Pour se retrouver en lieu sûr,

Et que la peur donne des ailes
Plus que la vue des hirondelles,
Elle réussit à surmonter
Du grillage tous les dangers




Méditant sur son aventure
Et la cuisante égratignure,
La petite poule Apolline
Auprès d'Igor se fait câline.

Quand elle pondra son premier oeuf
Dans son beau panier tout neuf,
Comme elle n'est pas du tout mesquine,
Il sera pour la voisine.

La morale de cette histoire,
Vous voudriez bien la savoir.
Cocooner ou voyager ?
Les deux, mais s'y préparer.
 Jeanne Fadosi, mardi 19 janvier 2010

* correction du mercredi 21 août 2013 remplaçant l'éraflure qui avait un pied de trop et qui ajoute en outre un écho sonore au plantureux du vers précédent. Ca m'est venu d'un coup alors que le vers bancal m'avait chiffonné depuis toujours. L'esprit d'escalier je vous dis ...

Pas de réflexion préconçue dans le choix de cette réédition, si ce n'est peut-être la saison des vacances et des voyages. Et aussi l'impression que l'herbe est toujours plus verte ailleurs motive l'exil avec ses cruelles déconvenues, dont bien trop souvent, le rejet.


La liste des prénoms chez Jill Bill (Jill Bill nous a déjà concocté une liste de prénoms pour l'automne)
Avec un salut amical spécial à  Bigornette , 
Présidente d'honneur de La cour de récré de JB