dimanche 22 septembre 2013

Vers le paradis, pour Mil et Une

Pour Mil et Une, sujet de la semaine 38 (voir l'image du sujet, suggestion, lire le texte avant de découvrir l'image)

Je ne sais plus quel était le nom de l'hôtel.
Mais les méandres d'Internet m'ont ramené à ce souvenir.
En cherchant tout bêtement « hôtel ou auberge du paradis ».
En voulant retrouver, si longtemps après, cet endroit improbable, un hôtel confortable au milieu de nulle part, au bout d'un sinueux chemin empierré de plus d'un kilomètre qui descendait vers un ancien moulin transformé en auberge. J'en avais suivi l'indication au-dessus de la pancarte indiquant le nom du hameau : Le paradis. Je revenais de Perpignan et j'avais décidé de faire étape vers six ou sept heures du soir. Était-ce vers Le Blanc où j'aimais m'arrêter ? Plus près de mon point d'arrivée que de départ. M'y sentant encore un peu en vacances ?

J'ai donc demandé à gogole "Le Blanc lieu-dit le paradis"
Oui, je sais ma requête était vaseuse ... je ne sais toujours pas causer clairement aux machines ... aux humains non plus, souvent, d'ailleurs.
Et bien sûr, la machine ne m'a pas du tout conduit là ...

Toujours est-il que la machine m'a suggéré « hôtels près du Paradis Blanc »
Ça existe donc ? Je croyais que c'était juste une chanson sur le Grand Nord en danger !
En explorant imprudemment les pages gogole, je suis tombée dans l'enfer d'une avalanche de liens (je n'ai pas cliqué) ramenant presque tous vers un institut de beauté de Cahors, sur la route de Laroque.

Laroque ? Tiens. Et de cliquer sur le lien "hôtels etc"
Laroque des Arcs mais c'est bien sûr !
Je me souviens ! La petit chapelle sur la falaise au-dessus du Lot.

L'hôtel simple mais confortable, la table savoureuse même pour les « pensionnaires ». Deux ou trois semaines où curieusement il faisait moins chaud qu'ailleurs. Il y a même plu quelquefois. C'était l'année de la canicule et de la grande sécheresse de 1976.
Un lieu paisible comme un petit coin de paradis.
J'y avais emmené maman, ainsi que notre marraine et notre parrain. Avec ma petite voiture.
Juste ce qu'il nous fallait pour nous permettre d'apprivoiser en douceur, sans nier le chagrin, sans mesurer que le chemin serait long, l'absence définitive d'un époux, d'un père, d'un cousin. Presque un frère pour mon parrain le clown1 et pour ma marraine sœur de cœur de ma maman.
Ne disaient-ils pas tous deux, avec un léger rire, mi figue mi raisin. (ils avaient presque le même âge)
"Quand l'un de nous deux cassera sa pipe, l'autre pourra cirer ses bottes"2.
Avec nos sensibilités et nos croyances ou non, avec nos tempos pas raccords qui conduisaient quelquefois à des petites frictions.
Avec nos éclats de rire, mais oui, malgré nous, quand par exemple Parrain, maladroit avec la pince à escargots, avait envoyé une coquille au cœur de mon décolleté.
Avec notre capacité d'émerveillement devant la beauté du Quercy, qu'il soit blanc ou noir ...
Jeanne Fadosi, sur l'image de Mil et une pour la semaine 38 de 2013


post scriptum : Je dédie ce souvenir plus particulièrement à Jill Bill et à ses proches, et aux proches de Patriarch.


1. Mon parrain était le clown de music-hall Rogerly
2. J'ai publié sur ce blog le petit texte que je lui avais écrit pour son décès,